It's all about the long term vision!

La plupart des gens se demandent pourquoi j'ai fait de longues études et travaillé cinq ans, pour me retrouver où je suis aujourd&#...



La plupart des gens se demandent pourquoi j'ai fait de longues études et travaillé cinq ans, pour me retrouver où je suis aujourd'hui. Pourquoi prendre tant de risques? Pourquoi se mettre en danger comme ça? Certains pensent même que le chemin que j'ai pris est un énorme pas en arrière...


Si on ne regarde que l'aspect financier, oui, en effet j'ai pris le risque de faire un pas en arrière, mais j'ai bien l'intention de mieux rebondir! Et pour faire ce grand saut, il me fallait prendre beaucoup d'élan, alors oui j'ai reculé. Mais ce que ces personnes ne savent pas, c'est qu'il y a tout un plan derrière ce geste et pour l'instant, on n'en voit qu'une partie infime. Aujourd'hui, moi je sais très bien que je n'en suis qu'à la partie I) du plan, et au petit a) de la partie I). Oui, oui, la route va être longue, il y a encore tellement de choses à faire. Mon projet je le vois comme un iceberg, et seulement vu de face, alors imaginez encore ce qu'il reste à voir et à faire!

Ce dernier mois je me suis un peu perdue en route, il m'a fallu me rappeler une chose: IT'S ALL ABOUT THE LONG TERM VISION!(tout est question de la vision à long terme). Mais oui! Je n'en suis encore qu'au début de l'aventure! Personne n'a dit que le succès serait immédiat, et d'ailleurs je savais qu'il fallait que je m'arme de patience.


Je le savais très bien en me lançant que les choses prendraient du temps, je m'y suis préparée mentalement, longuement avant de sauter le pas. Je l'ai juste oublié un instant, et je me suis sentie un peu perdue. En plus je n'en suis qu'à mon premier essai, alors je sais très bien qu'il faut que je m'attende à quelques chutes, sinon ce serait trop facile! Il faut que je fasse comme les judokas, il parait qu'ils s'entrainent à tomber, qu'ils anticipent les chutes, pour ne pas se faire trop mal. 

J'ai encore des tonnes de choses à apprendre, et j'ai hâte de les apprendre, je veux absorber tout ce que je peux, et j'ai vraiment envie de découvrir la suite! Je me suis préparée à recevoir les coups à venir, mais aussi à savoir apprécier les bonnes choses qui se présenteront moi. 

Le mois de Juillet a été dur pour moi, car après le dernier défilé de mode, le concours de jeunes créateurs, je me suis sentie épuisée! En l'espace de quatre mois j'ai imaginé et dessiné trois collections, que nous avons fabriquées et présentées lors de trois évènements mode différents. Je me suis donnée à 200% et mon équipe a suivi. En l'espace de quatre mois, nous sommes montés d'un cran en terme de compétences, de créativité et de dépenses aussi. Et même si ça valait le coup, je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir un épuisement total, (Je me demande même si je n'ai pas fait un mini burnout). Tout le monde me disait, "C'est génial Jess!" et moi tout ce que je me disais c'était "Je ne veux plus faire de défilés cette année!", et quand je l'ai dit à voix haute, on m'a regardé comme si j'étais un ovni! Je me suis sentie incomprise, et j'avais une sensation de saturation. J'étais fatiguée, j'avais besoin d'un break.

Je m'étais donnée tellement à fond, on a eu un rythme effréné pendant quatre mois, et quand tout s'est arrêté d'un seul coup,  je ne savais plus où donner de la tête, et je ne savais plus où j'en étais non plus. J'étais complètement déboussolée! Mais bon, il a fallu garder la tête hors de l'eau et résister pour ne pas que mon équipe ne sache pas où aller non plus. Alors j'ai puisé dans mes maigres réserves d'énergie et j'ai essayé de sourire tous les jours et de continuer à faire et à guider la team. Je me suis trainée tous les matins pour arriver à l'atelier et remplir mon rôle. C'était dur!!! Je me suis retrouvée avec une tonne de boulot à faire, parce que j'avais mis pas mal de choses de côté pendant la préparation des défilés. Je les survolais, mais il fallait se remettre en selle, du coup j'ai engagé une assistante, Fatou, un joyau! je vous reparlerai d'elle plus longuement plus tard. 


Il a fallu reprendre tout le travail sur ma créativité, la stratégie d'entreprise, la communication, la comptabilité et j'en passe. De plus, je dois trouver des fonds pour sortir ma collection que j'ai dessinée l'été 2016 et que je voulais sortir cette année. Je me suis rendue compte qu'une fois que toute l'excitation de ces défilés était passée, une frustration s'était installée en moi. La frustration de ne toujours pas avoir sorti cette collection, qui était censée être ma première action en me lançant.

Quand je me suis lancée, c'était avec l'intention de sortir des collections prêt-à-porter. Mais j'ai commencé par le sur-mesure, un imprévu que j'ai accueilli à bras ouverts, parce que comme je l'ai déjà dit, le sur-mesure m'a ouvert des portes inattendues, et ma permis de developper des capacités que je ne pensais pas avoir en moi.

Le sur-mesure a fait de moi une sorte de "conseillère vestimentaire", si je peux appeler ça comme ça. En soi, ça reste du stylisme, mais avec la notion de conseil dedans. J'ai essayé d'apporter une valeur ajoutée à nos prestations de sur-mesure, parce qu'ici il y a déjà des milliers d'ateliers de couture, il a donc fallu trouver un moyen de se différencier. Nous nous différencions par le souci des finitions et par le souci de fournir un travail de bonne qualité à nos clients. Mais aussi, je passe beaucoup de temps avec nos clients pour essayer de trouver le modèle qui leur conviendrait le mieux. Et de plus en plus de clients demandent à prendre du temps avec moi pour les aider à, soit choisir un modèle à confectionner, soit à choisir les matières avec lesquelles mélanger le wax, et d'autres me demandent de l'aide pour choisir tout le tissu pour leur tenue. Et de temps en temps je dessine des modèles pour les clients avec les idées qu'ils m'ont données, ou je redessine un modèle existant pour le personnaliser, ou encore leur donner un aperçu du mélange de tissus. Le sur-mesure m'a permis d'apprendre à connaitre ma clientèle, quelles sont leur préférences en matières d'imprimés et de style vestimentaires, quels prix sont-ils prêts à mettre dans l'achat d'un tissu et pour quelle occasion. Je connais les clients qui aiment le look total wax, ceux qui aiment le mixer avec d'autres matières, et ceux qui veulent juste en avoir en petite touche.

Grace au sur-mesure je me suis redécouverte aussi, je ne pensais pas que je m'amuserais autant à gérer des clients au cas par cas. Ça me demande beaucoup d'énergie mais j'adore ça! Le meilleur moment c'est quand je vois les clients repartir avec le smile! Parfois malheureusement on arrive pas toujours à faire exactement comme ils voudraient, et là, j'ai le coeur fendu. Mais je note toutes les remarques, même négatives parce que je sais qu'il n'y a que comme ça que nous serons meilleurs. D'ailleurs je suis la première à demander, quand je vois que le client à le sourire crispé, ou qu'il a envie de dire quelque chose mais n'ose pas. Je ne fais pas comme si je n'avais rien vu, je lui dit de ne surtout pas hésiter à dire ce qui ne va pas, parce que je veux que les gens ressortent satisfaits de notre atelier, même s'il faut retoucher le vêtement plusieurs fois. Sinon je ne vois pas l'intérêt de faire du sur-mesure. Après il y a les clients indécis, qui changent de direction à tour de bras, mais ça c'est un autre sujet. 

Tout ça pour dire que je suis reconnaissante de cette surprise qu'à été le sur-mesure et je suis contente de m'y être mise. Mais aujourd'hui plus que tout, je sais que j'ai vraiment envie de sortir la première collection que j'ai dessinée et bien d'autres encore. Parce qu'il n'y a que comme ça que je me sentirai à 100% heureuse. Ça va me demander certains réajustements, et ça va surement me prendre encore un peu de temps, mais je reste sereine parce que je sais plus que tout, que tout ce qui compte c'est ma vision à long terme, peu importe le temps que les choses prennent. 




L'important est de ne pas perdre de vue mes objectifs et ma mission. Je vais continuer à me laisser porter un peu, parce que je suis curieuse de voir où les surprises me mènent, et aussi parce que j'ai envie de continuer à apprendre et découvrir plein de choses. Je sais que quand l'occasion de lancer cette collection se présentera ça sera la bonne. Comme je le dis à chaque fois, l'entrepreneuriat est un long voyage, et ce serait vraiment dommage de ne pas faire quelques escales en route, et de ne pas rencontrer les habitants de certaines villes et même de ne pas prendre le temps de discuter et échanger avec les autres voyageurs!


Bon, je me laisse porter mais je vais aussi provoquer les occasions et aller chercher les situations qui vont me permettre d'avancer. Parce que quand on veut quelque chose il faut se bouger aussi.

Ma vision à long terme, voyez-vous, elle est comme ce phare que l'on aperçoit au loin quand on prend la mer. Elle clignote comme ce phare, pour me rappeler à tout moment vers où je dois regarder et me diriger. 

C'est donc avec plus de sérénité que je reprends mon voyage entrepreneurial. Et à tous ceux qui comme moi ont été saisis par le doute et les frustrations, rappelez-vous ceci: "IT'S ALL ABOUT THE LONG TERM VISION". Je me le répèterai comme un mantra à chaque fois que je me sentirai glisser vers le côté obscur.

Peace,
Jess




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2 commentaires

  1. Courage Jessica, ne te mets pas trop de pression. If you need a short break, be honest with your team and take some days off. Enjoy the journey :)

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    1. Merci beaucoup! I took a few days break early this month and it was really helpful! Thanks for your support I appreciate :)

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