Il m'en aura fallu du temps avant de prendre cette décision. Cela faisait déjà plusieurs mois que des signes s'étaient manifestés, pour me dire qu'il était temps que je change de trajectoire. Je ne les ai pas écoutés. Du moins j'ai fait semblant de ne pas les voir, était-ce par peur? Peut-être un peu, car une telle décision demande beaucoup de courage, elle n'a pas été si simple à prendre. Pourtant aujourd'hui une fois que je l'ai prise cette décision, je me sens plus légère, plus en paix avec moi-même.

Je m'explique. Pour ceux qui ne savent pas tout, j'ai crée ma marque en 2016 et quand je me suis lancée, j'avais en tête de créer une marque de prêt-à-porter et accessoires made in Congo. Je suis rentrée dans mon pays d'origine cette même année, il y a donc deux ans dans cette optique là. Mais en arrivant ici, les choses ont pris un autre tournant, tournant que j'ai accepté de mon plein gré bien sûr. J'ai ouvert un atelier pour réaliser mes créations, et comme cela prenait un peu de temps à se mettre en place j'ai aussi proposé du sur-mesure aux clients car il y avait une demande et j'avais la main d'oeuvre et le matériel pour le faire.

Á la base cela devait être quelque chose à temps partiel, mais la demande a été de plus en plus grande (ce qui est une super chose) et comme je voulais accompagner mes clients à fond et suivre la production comme il fallait, j'ai commencé à y consacrer tout mon temps et toute mon énergie. Du coup nous avions de moins en moins de temps pour confectionner les collections de la marque. Á chaque fois que nous avons sorti une collection ça a toujours été dans des conditions extrêmes, on faisait des heures supplémentaires on travaillait dans l'urgence et dans la pression, car pour toutes les collections que nous avons sorties il y a eu un événement à la clé, il fallait donc toujours faire vite pour respecter la deadline. Pas les meilleures conditions pour produire en fait. Et je me suis rendue compte que je dessinais/créais de moins en moins, je n'étais plus inspirée tant que ça, moi qui suis quelqu'un avec un imaginatif débordant, c'était grave. Et cela a fini par causer de la frustration, et plus j'avançais moins j'étais en phase avec moi-même et ce que je faisais, et quand on en arrive à ce point, il faut s'avoir s'arrêter et remettre les choses en question.

J'ai choisi de dire stop, car si j'ai tout quitté il y a trois ans pour me lancer, ce n'était pas pour retomber dans quelque chose qui ne me correspond pas, sinon à quoi bon? Je refuse d'avoir fait tout ce chemin pour juste en arriver là. Il m'a donc fallu prendre une décision, et encore une fois créer une fracture pour mieux repartir.

Cette fracture pour moi c'est l'arrêt du sur-mesure et la fermeture de mon atelier. Certains le savent déjà, nous avons arrêté de prendre des commandes de sur-mesure il y a quelques semaines, et l'atelier fermera ses portes ce samedi 02 Juin.

Il est temps que je me consacre réellement à ma marque et à son développement, et je ne pourrai pas y arriver si je fais les choses à moitié, ce n'est pas dans la demi-mesure que les choses vont bouger donc voilà je choisis d'y aller à 100% ou pas du tout.

Qu'on ne s'y méprenne pas, je ne regrette en rien cette expérience dans le sur-mesure, j'en suis même reconnaissante, car j'ai énormément appris sur ce marché, sur mes clients, sur moi-même et surtout sur la main-d'oeuvre couturière locale. Je le prends comme un réel apprentissage, et surtout grâce à l'atelier, OKASAMA BAMBOO a réussi à se faire un nom ici à Pointe-Noire.

Je choisis de me consacrer à ma marque et à la faire grandir. Et surtout  je choisis d'avancer et ne plus jamais oublier pourquoi j'ai décidé de me lancer, ne plus jamais oublier l'essence de la marque OKASAMA BAMBOO, cette marque que j'ai crée en hommage à ma grand-mère, cette grande dame qui m'inspire tant. 

Je prends un nouveau départ, je saute le pas encore une fois. Tel est le parcours d'un entrepreneur, le chemin n'est jamais linéaire, mais il suffit de ne jamais perdre de vue sa vision, car la vision d'un entrepreneur est la chose la plus importante à mon sens.

Je remercie tous ceux qui m'accompagnent et me soutiennent dans cette aventure entrepreneuriale, ceux qui parfois ne se rendent même pas compte du bien que leurs mots peuvent me faire. Je remercie tous nos clients qui ont fait-faire du sur-mesure chez nous, merci aux plus fidèles, merci aux plus patients et aux impatients aussi, merci à ceux qui nous ont toujours apporté des conseils et des suggestions pour nous pousser à nous améliorer. Merci à tous ceux qui nous encouragent sur les réseaux sociaux, à ceux qui nous suivent de très loin depuis le début. Je vous en suis grandement reconnaissante.  

Je suis persuadée que pour OKASAMA BAMBOO le meilleur reste à venir!

To be continued...

Jess

Pour clôturer l'année 2017 je voulais faire un big shout out (une grande dédicace) à tous nos clients, LES OB PEOPLE! 

Ce sont eux qui depuis le début font que OKASAMA BAMBOO soit encore là. 

C'est vrai qu'en tant qu'entrepreneur on parle souvent de toutes les choses que l'on fait, nos batailles, nos accomplissements, nos échecs, nos obstacles etc. Mais il faut dire qu'au-delà de tout ça, sans clients on n'a pas d'entreprise. 

Donc cet article je le dédie à tous mes clients, à chacun d'entre eux. Á ceux qui ne sont venus qu'une fois, à ceux qui sont revenus encore et encore, à ceux qui ont été récurrents pendant leur séjour à Pointe-Noire, et qui ont été de fidèles clients jusqu'à leur dernier jour ici. Á ces clients qui nous ont fait grandir, à ceux qui nous ont appris à être patients, à ceux qui ont parlé de nous parce qu'ils étaient satisfaits, à ceux même qui n'ont pas été contents et qui l'ont dit aussi, car ça nous a donné des pistes d'amélioration.

Je pense aussi aux clients qui n'ont fait faire que des retouches, ceux qui nous ont fait travailler des modèles et des devis mais qui ne sont pas revenus. Je pense aux clients qui depuis la France et le Portugal nous ont passé des commandes, aux clients qui ont été patients, aux clients qui sont toujours touchés par les petits mots que nous mettons dans leur paquets et qui nous le disent, ça fait chaud au coeur.

Aux clients qui ont toujours le smile, aux créatifs qui ont pris un grand plaisir à imaginer leurs vêtements avec nous, aux clients qui nous ont montré de nouveaux fournisseurs de tissus chez qui on s'approvisionne encore aujourd'hui. Je pense aux clients qui ont acheté nos collections prêt-à-porter, aux clients qui ne rechignent pas face aux prix car ils reconnaissent le valeur que nous offrons et le travail qu'il y a derrière.

MERCI Á CHACUN DE VOUS!!!!!

Vous êtes nombreux mais nous n'avons pas pu avoir les photos de tout le monde. Merci à ceux qui nous les ont envoyées ou qui les ont postées sur leurs réseaux sociaux.

Si OKASAMA BAMBOO en est là aujourd'hui c'est aussi grâce à vous. Je vous en suis la plus reconnaissante, comme on dit chez nous matondo mingi.

Á bientôt,

Jess

Cela fait un an et trois mois que l’ATELIER OKASAMA BAMBOO a vu le jour. Un an que je me suis testée et que j’ai tâté le terrain. Je voulais me lancer vite car j’avais hâte de voir ce que ça donnerai. Donc après un an de préparation, j'ai sauté le pas, il fallait que je gagne en expérience terrain.

Je n’ai pas voulu faire d’anniversaire officiel parce que le jour des un an de l’atelier, j’étais en pleine remise en question. J’étais plutôt occupée à rediriger ma trajectoire et élaborer un nouveau plan d’action et stratégique, plutôt que de faire la fête. Mais ça reste une énorme joie pour moi d’avoir tenu un an et d’avoir entamé la deuxième année, qu’on ne s’y méprenne pas. Nous avons accompli beaucoup de choses, au delà de mes attentes même, cependant vu comment on a terminé la première année il fallu prendre des mesures et des décisions importantes, afin de pouvoir aller de l’avant.

Il y a eu une grosse mise au point à faire. Tout d’abord, il a fallu que je me re-centre au maximum sur mon objectif de départ, ma mission première. Et avec le peu de ressources dont nous disposons, j’ai eu l’impression de m’attaquer à un colosse, une montagne tellement haute dont le sommet me parait à des années lumières. Ça m’a fait un peu peur quand même, j’ai eu peur de ne pas y arriver, peur d’avoir osé m’attaquer à quelque chose de 10.000 fois plus grand que moi. Alors pendant quelques jours j’ai ignoré les choses et je me suis concentrée sur autre chose, en fait je me suis juste retirée un peu (mentalement) pour observer afin de mieux agir ensuite. 

J’avais l’impression d’être seule, impuissante et désorientée, mais en fait je n'étais pas seule, d'ailleurs je ne l'ai jamais été. Depuis le jour où j'ai dit haut et fort que je voulais créer mon entreprise, tout mon entourage m'a tout de suite soutenue.

Sorti de nulle part, mon grand frère a fait un geste qui m’a fait tellement chaud au cœur et donné du courage. Je n’avais pas eu mon frère au téléphone depuis un moment,(nous ne vivons pas dans la même ville), et je ne sais pas comment, mais c’est comme si il avait su, et il est venu à ma rescousse. Il posté une photo de l’Atelier sur sa page Facebook, il l’a mise en photo de couverture. les gens ont été intrigués et ont commencé à lui poser des tonnes de questions. Et là, il balancé des infos sur la page Facebook, l’adresse et le numéro de téléphone de l'atelier, et il a même demandé à ses amis de Pointe-Noire de passer nous voir. Du coup, toute l’énergie qu’il a mise dans cette communication spontanée nous a valu un bon nombre de followers, j’ai partagé son post et ça a fait un effet boule de neige!

Ça m’a rappelé qu’il y a des gens dans l’ombre qui avec leur pensée et leur énergie, m’aident à escalader cette montagne que j’ai décidé de gravir. Il y a la famille, mon chéri et tous mes amis qui me soutiennent de près ou de loin, je vous vois, MERCI.

Il y a mon homme qui m’a refilé des outils pour gérer ma comptabilité et qui m’aide à peser le pour et le compte lorsque je veux prendre des décisions importantes. Il me challenge, m’écoute au quotidien, et subit parfois les répercussions, ou la place que prend mon business, et qui connait presque par cœur l’histoire d’OKASAMA BAMBOO depuis que ce n’était encore qu’un tout petit projet. Il y a un de mes cousins aussi qui partage tout ce que je fais, tous les jours, mon petit frère qui m’a aidé à gérer l’administratif depuis Brazzaville car la plupart des organismes administratif ont leur siège là-bas.  Il y a mes amis,  les plus chics, ceux qui me passent des commandes depuis la France, et le Portugal sans attendre que notre site internet soit prêt. Bref j’éprouve tellement de gratitude, et tout ça me rappelle que je ne suis pas seule du tout, je ne suis jamais seule! 

Et il y a ma meilleure amie Grace qui depuis Paris gère nos commandes d’étiquettes et de packaging, elle a même géré un problème de service après-vente entre ses horaires de boulot et sa vie à elle. Gratitude à jamais pour elle, parce qu’elle le fait sans rechigner et elle est toujours opérationnelle peu importe les circonstances, alors qu'elle pourrait me dire de me trouver une autre solution.

Et en direct, il y a eu le soutien constant de mon équipe. Celui de Fatou, depuis quatre mois à temps partiel mais en réalité depuis 8 mois, car elle m’épaule depuis le mois de mai. Fatou est une boule d’énergie positive, une surdouée du conseil et surtout quel entrain! Quelle working girl! Elle agit sur plusieurs fronts au sein de notre entreprise, c’est mon assistante/bras droit, mais en 6 mois elle a déjà surplombé ses tâches. Quand elle m’a sollicitée je pensais que je n’avais pas besoin d’assistante, en réalité je n’avais pas le budget pour employer une assistante. Mais elle était tellement motivée que ça m’a intriguée. Et avec le temps on a réussi à dégager un budget pour elle, à temps partiel pour le moment car nous ne pouvions pas nous permettre plus. Mais c'est en passe de changer, il faut savoir garder les bon éléments et les apprécier à leur juste valeur. Et il y a eu le soutien de Anne qui a été avec moi depuis le jour 1, qui s'est donnée à fond et qui est restée fidèle à l’atelier et à notre vision. Mais elle a décidé de s'arrêter, elle ne continuera pas l'aventure avec nous. ça m'a presque brisé le cœur quand j'ai su, mais après je me suis dit que ça va m'arriver plusieurs fois alors autant déjà apprendre à encaisser.

Depuis deux mois jour pour jour, j’ai décidé de faire table rase et de repartir à zéro. On tire les leçons de tout ce qu’on a traversé pendant ces un an et on repart mieux préparées. Je me sens mieux armée pour la suite. En tout cas les coups m'ont renforcée, mon intuition s'est accentuée et mon flair s'est aiguisé.

Et comme le hasard n'existe pas  il y a quelques semaines j'ai participé à la Global Entrepreneurship Week du Congo, un événement lors duquel j'ai bénéficié d'énormément de clés pour la suite. J'ai agrandi mon réseau, rencontré des gens brillants, et je me suis renforcée en tant qu'entrepreneure. J'aimerai faire un post spécial là-dessus car il y a tellement à dire. Puis grâce à une rencontre que j'avais faite en août, lors d'une conférence sur l'entrepreneuriat, j'ai eu l'honneur de faire partie d'un groupe de femmes à être formées pour la création de leur site internet, j'en reparlerai aussi, car ça a également été une expérience enrichissante.

Á l'instant où j'écris, il y a encore certaines petites choses incertaines pour OKASAMA BAMBOO, comme les ressources humaines, à savoir qui seront les futures doigts de fées de notre atelier,  comment je vais réussir à mettre en place la production standardisée de mes collections, à qui faire confiance etc..

Mais ma vision elle, reste intacte. Et si elle est amenée à bouger ça ne sera que pour s'agrandir et s'améliorer. 

The best is yet to come!

La plupart des gens se demandent pourquoi j'ai fait de longues études et travaillé cinq ans, pour me retrouver où je suis aujourd'hui. Pourquoi prendre tant de risques? Pourquoi se mettre en danger comme ça? Certains pensent même que le chemin que j'ai pris est un énorme pas en arrière...

Si on ne regarde que l'aspect financier, oui, en effet j'ai pris le risque de faire un pas en arrière, mais j'ai bien l'intention de mieux rebondir! Et pour faire ce grand saut, il me fallait prendre beaucoup d'élan, alors oui j'ai reculé. Mais ce que ces personnes ne savent pas, c'est qu'il y a tout un plan derrière ce geste et pour l'instant, on n'en voit qu'une partie infime. Aujourd'hui, moi je sais très bien que je n'en suis qu'à la partie I) du plan, et au petit a) de la partie I). Oui, oui, la route va être longue, il y a encore tellement de choses à faire. Mon projet je le vois comme un iceberg, et seulement vu de face, alors imaginez encore ce qu'il reste à voir et à faire!

Ce dernier mois je me suis un peu perdue en route, il m'a fallu me rappeler une chose: IT'S ALL ABOUT THE LONG TERM VISION!(tout est question de la vision à long terme). Mais oui! Je n'en suis encore qu'au début de l'aventure! Personne n'a dit que le succès serait immédiat, et d'ailleurs je savais qu'il fallait que je m'arme de patience.

Je le savais très bien en me lançant que les choses prendraient du temps, je m'y suis préparée mentalement, longuement avant de sauter le pas. Je l'ai juste oublié un instant, et je me suis sentie un peu perdue. En plus je n'en suis qu'à mon premier essai, alors je sais très bien qu'il faut que je m'attende à quelques chutes, sinon ce serait trop facile! Il faut que je fasse comme les judokas, il parait qu'ils s'entrainent à tomber, qu'ils anticipent les chutes, pour ne pas se faire trop mal. 

J'ai encore des tonnes de choses à apprendre, et j'ai hâte de les apprendre, je veux absorber tout ce que je peux, et j'ai vraiment envie de découvrir la suite! Je me suis préparée à recevoir les coups à venir, mais aussi à savoir apprécier les bonnes choses qui se présenteront moi. 

Le mois de Juillet a été dur pour moi, car après le dernier défilé de mode, le concours de jeunes créateurs, je me suis sentie épuisée! En l'espace de quatre mois j'ai imaginé et dessiné trois collections, que nous avons fabriquées et présentées lors de trois évènements mode différents. Je me suis donnée à 200% et mon équipe a suivi. En l'espace de quatre mois, nous sommes montés d'un cran en terme de compétences, de créativité et de dépenses aussi. Et même si ça valait le coup, je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir un épuisement total, (Je me demande même si je n'ai pas fait un mini burnout). Tout le monde me disait, "C'est génial Jess!" et moi tout ce que je me disais c'était "Je ne veux plus faire de défilés cette année!", et quand je l'ai dit à voix haute, on m'a regardé comme si j'étais un ovni! Je me suis sentie incomprise, et j'avais une sensation de saturation. J'étais fatiguée, j'avais besoin d'un break.

Je m'étais donnée tellement à fond, on a eu un rythme effréné pendant quatre mois, et quand tout s'est arrêté d'un seul coup,  je ne savais plus où donner de la tête, et je ne savais plus où j'en étais non plus. J'étais complètement déboussolée! Mais bon, il a fallu garder la tête hors de l'eau et résister pour ne pas que mon équipe ne sache pas où aller non plus. Alors j'ai puisé dans mes maigres réserves d'énergie et j'ai essayé de sourire tous les jours et de continuer à faire et à guider la team. Je me suis trainée tous les matins pour arriver à l'atelier et remplir mon rôle. C'était dur!!! Je me suis retrouvée avec une tonne de boulot à faire, parce que j'avais mis pas mal de choses de côté pendant la préparation des défilés. Je les survolais, mais il fallait se remettre en selle, du coup j'ai engagé une assistante, Fatou, un joyau! je vous reparlerai d'elle plus longuement plus tard. 

Il a fallu reprendre tout le travail sur ma créativité, la stratégie d'entreprise, la communication, la comptabilité et j'en passe. De plus, je dois trouver des fonds pour sortir ma collection que j'ai dessinée l'été 2016 et que je voulais sortir cette année. Je me suis rendue compte qu'une fois que toute l'excitation de ces défilés était passée, une frustration s'était installée en moi. La frustration de ne toujours pas avoir sorti cette collection, qui était censée être ma première action en me lançant.

Quand je me suis lancée, c'était avec l'intention de sortir des collections prêt-à-porter. Mais j'ai commencé par le sur-mesure, un imprévu que j'ai accueilli à bras ouverts, parce que comme je l'ai déjà dit, le sur-mesure m'a ouvert des portes inattendues, et ma permis de developper des capacités que je ne pensais pas avoir en moi.

Le sur-mesure a fait de moi une sorte de "conseillère vestimentaire", si je peux appeler ça comme ça. En soi, ça reste du stylisme, mais avec la notion de conseil dedans. J'ai essayé d'apporter une valeur ajoutée à nos prestations de sur-mesure, parce qu'ici il y a déjà des milliers d'ateliers de couture, il a donc fallu trouver un moyen de se différencier. Nous nous différencions par le souci des finitions et par le souci de fournir un travail de bonne qualité à nos clients. Mais aussi, je passe beaucoup de temps avec nos clients pour essayer de trouver le modèle qui leur conviendrait le mieux. Et de plus en plus de clients demandent à prendre du temps avec moi pour les aider à, soit choisir un modèle à confectionner, soit à choisir les matières avec lesquelles mélanger le wax, et d'autres me demandent de l'aide pour choisir tout le tissu pour leur tenue. Et de temps en temps je dessine des modèles pour les clients avec les idées qu'ils m'ont données, ou je redessine un modèle existant pour le personnaliser, ou encore leur donner un aperçu du mélange de tissus. Le sur-mesure m'a permis d'apprendre à connaitre ma clientèle, quelles sont leur préférences en matières d'imprimés et de style vestimentaires, quels prix sont-ils prêts à mettre dans l'achat d'un tissu et pour quelle occasion. Je connais les clients qui aiment le look total wax, ceux qui aiment le mixer avec d'autres matières, et ceux qui veulent juste en avoir en petite touche.

Grace au sur-mesure je me suis redécouverte aussi, je ne pensais pas que je m'amuserais autant à gérer des clients au cas par cas. Ça me demande beaucoup d'énergie mais j'adore ça! Le meilleur moment c'est quand je vois les clients repartir avec le smile! Parfois malheureusement on arrive pas toujours à faire exactement comme ils voudraient, et là, j'ai le coeur fendu. Mais je note toutes les remarques, même négatives parce que je sais qu'il n'y a que comme ça que nous serons meilleurs. D'ailleurs je suis la première à demander, quand je vois que le client à le sourire crispé, ou qu'il a envie de dire quelque chose mais n'ose pas. Je ne fais pas comme si je n'avais rien vu, je lui dit de ne surtout pas hésiter à dire ce qui ne va pas, parce que je veux que les gens ressortent satisfaits de notre atelier, même s'il faut retoucher le vêtement plusieurs fois. Sinon je ne vois pas l'intérêt de faire du sur-mesure. Après il y a les clients indécis, qui changent de direction à tour de bras, mais ça c'est un autre sujet. 

Tout ça pour dire que je suis reconnaissante de cette surprise qu'à été le sur-mesure et je suis contente de m'y être mise. Mais aujourd'hui plus que tout, je sais que j'ai vraiment envie de sortir la première collection que j'ai dessinée et bien d'autres encore. Parce qu'il n'y a que comme ça que je me sentirai à 100% heureuse. Ça va me demander certains réajustements, et ça va surement me prendre encore un peu de temps, mais je reste sereine parce que je sais plus que tout, que tout ce qui compte c'est ma vision à long terme, peu importe le temps que les choses prennent. 

L'important est de ne pas perdre de vue mes objectifs et ma mission. Je vais continuer à me laisser porter un peu, parce que je suis curieuse de voir où les surprises me mènent, et aussi parce que j'ai envie de continuer à apprendre et découvrir plein de choses. Je sais que quand l'occasion de lancer cette collection se présentera ça sera la bonne. Comme je le dis à chaque fois, l'entrepreneuriat est un long voyage, et ce serait vraiment dommage de ne pas faire quelques escales en route, et de ne pas rencontrer les habitants de certaines villes et même de ne pas prendre le temps de discuter et échanger avec les autres voyageurs!

Ma vision à long terme, voyez-vous, elle est comme ce phare que l'on aperçoit au loin quand on prend la mer. Elle clignote comme ce phare, pour me rappeler à tout moment vers où je dois regarder et me diriger. 

C'est donc avec plus de sérénité que je reprends mon voyage entrepreneurial. Et à tous ceux qui comme moi ont été saisis par le doute et les frustrations, rappelez-vous ceci: "IT'S ALL ABOUT THE LONG TERM VISION". Je me le répèterai comme un mantra à chaque fois que je me sentirai glisser vers le côté obscur.

Peace,

Jess

Tereza est une personne très dynamique, une entrepreneure de longue date qui n'attend pas que les choses se fassent. Elle agit, c'est une femme qui sait ce qu'elle veut et elle fonce! C'est comme ça qu'au mois d'Avril elle s'est dit qu'elle allait le faire elle même cet évènement. Elle m'a donc demandé si j'étais toujours partante, et bien-sûr que je l'étais! J'avais déjà dessiné la collection et acheté le tissu lorsqu'on nous avait contactées en février, il n'y avait plus qu'à fabriquer les pièces. 

Cet évènement intitulé "Made In Congo", avait pour but de dévoiler en partie les talents du Congo. Le but était de faire parler des artistes peintres, photographes, ébénistes etc. bref, une partie de l'artisanat de Pointe-Noire, et du divertissement avec la pièce de théâtre et le groupe de musique, puis la mode. Thereza voulait que cette journée soit autour de l'art. L'évènement a commencé le matin à 10h, c'était une exposition à ciel ouvert au Jamrock.

Le Jamrock Congo

Et le soir il y avait la grosse soirée show avec une pièce de théatre "Théatre à la carte", le défilé de mode "Okasama Bamboo" et un concert de raggae d'un groupe de Pointe-Noire,"The Conquering Lion".

Pour le défilé, nous avons encore une fois travaillé d'arrache pied, mais le résultat était tellement magnifique! Encore une fois je voudrais saluer le travail d'équipe qui a été fourni, avec une mention spéciale pour Anne, la magicienne qui a fait un travail extraordinaire! et à nos deux apprenties couturières Claudine et Mestine. Merci les filles.

Le make up des mannequins a été réalisé par Yvette Rusuku, une make up artiste du Canada, qui était de passage à Pointe-Noire. Yvette est une jeune make up Artiste talentueuse qui a très bien compris la vision que j’avais pour cet évènement, et ce fut un réel plaisir de travailler avec elle pour l’occasion. Son sens de l’organisation et son perfectionnisme nous ont été d’une grande aide lors de cette soirée. J’espère que nous aurons encore l’occasion de travailler ensemble sur des futurs projets! Si un jour Okasama Bamboo a un défilé au Canada je sais à qui je ferai appel !

Pour ce défilé, nous voulions que les mannequins soient des gens "normaux", du coup, le casting était essentiellement des amis, ainsi que mon chéri qui a aussi accepté de jouer le Jeu. Pour l'occasion, j'ai dessiné une collection décontractée et élégante à la fois. Pour les matières, nous avons utilisé un mélange de wax, de lin bleu et de raphia tissé que j'avais envie d'utiliser depuis un certain temps, avec une petite touche de orange pour apporter du peps. J'ai appelée cette collection "LOYEMBO" ce qui veut dire chant en lingala. 

Je vous laisse découvrir la collection "LOYEMBO" en photos ci-dessous.

J'ai trouvé l'initiative belle, Thereza et Desta ont beaucoup investi pour que cet évènement soit au top! Ils ont mis le paquet et cette soirée à été superbe. C'est dommage qu'ils n'ont pas eu les retombées souhaitées, mais je suis sûre qu'au long terme on verra d'autres retombées, et que le JAMROCK va gagner en visibilité! C'est un endroit que j'adore, l'ambiance est paisible, on y est comme à la maison, la nourriture et les cocktails sont à tomber, il y a toujours de la bonne musique et on vous y accueille comme des privilégiés. Bref, c'est un endroit à suivre de près, le JAMROCK est parti pour se faire un nom. En tout cas moi je leur souhaite tellement de bonnes choses et je salue leur créativité!

Je tiens à remercier encore une Fois, mes amis Thereza et Desta, pour cette merveilleuse opportunité, ils ont mis le nom de la marque sur une affiche et ça m'a fait chaud au coeur. Grace à eux j'ai pu montrer mes créations à un différent public que lors de notre dernier défilé, et surtout j'ai encore une fois fait de belles rencontres.

Je tiens également à remercier l'équipe des mannequins qui ont tous accepté pour la première fois de défiler devant un public. Ils ont vraiment assuré, il y a eu une vraie proximité qui s'est crée entre nous ce jour là et ils ont tous rendu cet évènement magique. Alors un énorme merci à Daphné, Brice, Charlotte, Linnete, Claudine et ses filles Femi et Maella, Quentin et Flora. Ils peuvent être fiers d'eux.

Un grand merci également à Yvette pour le maquillage des mannequins.   

Un merci spécial à Mr Patrick, le photographe de l'évènement, pour ces magnifiques photos. Il a fait un super travail et à refusé toute rémunération. Je lui en suis reconnaissante car le photographe prévu pour l'évènement avait disparu de la circulation quand on allait commencer le défilé.

Encore une fois je suis hyper reconnaissante, je suis sur un nuage, mais il faut redescendre très vite car nous préparons déjà un autre évènement. Alors au boulot!

À bientôt,

Jess