On se plante, mais on apprend (Part one)

On dit que les erreurs sont là pour nous apprendre, et la personne positive que je suis préfère me dire que chaque faux pas, est là pour...


On dit que les erreurs sont là pour nous apprendre, et la personne positive que je suis préfère me dire que chaque faux pas, est là pour me signaler que je dois modifier certaines choses plutôt que d'abandonner.

Depuis que nous avons commencé les activités à l'atelier, il y a 6 mois donc, j'ai le sentiment de forger mon expérience au quotidien, et ce n'est pas juste un sentiment car j'apprends sans cesse. Chaque jour a un nouveau problème, ou une nouvelle situation, et j'apprends à trouver des solutions sur le tas. Je n'ai pas le choix, si je veux avancer il faut bien que je trouve, sinon je reste coincée.

Le fait de ne pas avoir les réponses à tout, me donne parfois l'impression de ne pas m'être vraiment lancée, parfois j'ai l'impression que je suis encore en pleine préparation, d'ailleurs je me suis surprise à plusieurs reprise de faire référence à l'atelier en disant "mon projet", au lieu de dire "mon entreprise". C'est une amie qui m'a fait la remarque et qui m'a reprise là-dessus. J'essaie donc de prendre pleine conscience que j'ai déjà une entreprise, et de me comporter de plus en plus comme comme il se doit. Il parait que la clé du succès est de se lancer avant d 'être prêt, car à force d'attendre on se pose trop de questions et on commence à douter, ce qui pousse certains à abandonner avant même d'avoir essayé. Moi j'ai écouté mon instinct et je me suis lancée parce que j'en avais tellement envie, et j'ai bien fait car je pense qu'on est vraiment entrepreneur en entreprenant. Comme le dit l'adage, "c'est en forgeant qu'on devient forgeron", il faut donc faire plutôt que de penser à faire.

Le fait de ne pas vraiment me prendre au sérieux, m'a joué quelques petits tours. Quand j'ai ouvert l'atelier j'étais tellement heureuse, que j'étais constamment sur mon petit nuage, dans ma bulle, à en oublier le plus important, à savoir que ceci est un business. Lorsque l'on a commencé à avoir des clients, je prenais tellement de plaisir à les accueillir, j'étais tellement reconnaissante de leur présence chez nous que j'ai voulu leur faire une fleur sur les prix (ici au Congo, les prix se négocient beaucoup, surtout pour la confection en sur-mesure. Les clients ont le droit de contester un prix, dans la limite du raisonnable bien-sûr!). Je débutais, et j'avais envie de faire plaisir aux clients pour qu'ils reviennent. J'ai été naïve et aveuglée par l'euphorie du début.

Il y a une cliente récurrente que j'apprécie beaucoup. Quand celle-ci est venue la première fois, elle n'a fait que du repérage et avait promis de repasser. Les gens ne reviennent pas toujours, mais elle est revenue, du coup j'étais super contente! Et au moment de parler du prix, elle me dit que nous sommes trop chères, alors que nos prix sont compétitifs par rapport au marché, compte tenu du travail que nous fournissons. Mais je n'avais pas envie qu'elle s'en aille, donc je lui ai fait un prix de bienvenue en lui disant que par la suite on repartirait sur des prix normaux. Je me suis très vite rendue compte de mon erreur, ça a été de plus en plus dur de lui faire des prix normaux par la suite. Et en plus elle revient souvent car elle apprécie le travail, mais à chaque fois le ton monte (gentiment) lorsqu'on discute le prix. Et comme elle se plaint fort, je cède.

Je me rends compte que je lui ai laissé le pouvoir en lui faisant un super prix dès le départ, il faut admettre que c'est une très bonne négociatrice, et en plus elle sait que je l'aime bien! J'ai mis de l'affect dans notre relation en oubliant que ça reste une cliente après-tout. Je me suis sentie piégée, parce que le prix baisse alors que la qualité de notre travail reste la même. Mais la dernière fois qu'elle est venue, je n'ai pas cédé sur le prix, elle s'est fâchée fortement en disant qu'on était trop chères et qu'on ne lui faisait jamais de bons prix; - "pardon?"
Là, j'ai eu le déclic. Ce sont des choses que je savais déjà mais que j'avais oubliées. La négociation est un rapport de force, et les clients en voudront toujours plus niveau offre de prix. Et quand j'ai refusé de céder à cette cliente cette fois-là, elle s'est offusquée et s'en est allée.


C'est dur parce qu'on a vraiment envie que le client soit content, mais il ne faut pas abuser, on est pas là pour faire du bénévolat! Mais j'ai bien compris une chose, tant que tu connais ta valeur réelle, tu n'accepteras pas les compromis, et ça vaut pour toutes les négociations.Cette cliente a été mon enseignante particulière sur le sujet et je l'en remercie, car maintenant c'est fini, on accepte les négociations que jusqu'à un point raisonnable. Et dorénavant, nous ne travaillerons qu'avec les clientes qui reconnaîtront la valeur de notre travail et qui sauront l'apprécier, en plus ça va nous permettre de connaître notre clientèle, faire le tri en quelque sorte.

Cette fameuse cliente a fini par revenir et notre relation est toujours au beau fixe, ça prouve qu'il ne faut pas avoir peur de s'affirmer quand on sait pourquoi on le fait. Nous travaillons en ce moment sur sa commande et j'ai appliqué les prix normaux.

J'ai encore d'autres choses à dire sur le sujet, mais je le ferai dans un autre article car j'ai déjà écrit un roman. Bonne lecture!

A bientôt!
Jess

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